Pourquoi vouloir que son œuvre paraisse en traduction? « Pourquoi se limiter à l’anglais? », répond Katherena Vermette, poète et romancière Métisse de Winnipeg.
Puis elle ajoute : « Je trouve aussi le processus fascinant. J’ai parlé avec quelques traducteurs au sujet de mes ouvrages et chaque personne voit quelque chose de différent, chaque personne veut montrer quelque chose de différent dans ses traductions. Ça ajoute une couche supplémentaire à l’ouvrage que je ne pourrais pas possiblement faire moi-même. »
Sa principale préoccupation a toujours été de transmettre correctement les choses autochtones, métisses. « Aucune des personnes chargées de mes traductions n’est autochtone, alors il y avait des choses à expliquer », indique Vermette. « Pour les traductions québécoises, j’avais demandé à des amis autochtones francophones de lire les traductions afin d’identifier les écarts, comme le parler populaire, que je ne pourrais jamais connaître. »
Son roman The Break (La ligne brisée) et son recueil de poésie North End Love Songs (Ballades d’amour du North End) sont disponibles en français. De plus, les Éditions des Plaines ont décidé de publier la série Les sept enseignements en histoire, commençant avec Amik aime l’école : une histoire sur la sagesse.
La série s’inspire des Sept enseignements sacrés des Anishinaabeg – amour, sagesse, humilité, courage, respect, honnêteté et vérité. Se déroulant en milieu urbain, des enfants autochtones racontent des histoires au sujet de la famille, de l’école et la communauté.
« Ces histoires proviennent de mon travail comme enseignante en maternelle et pré-maternelle il y a belle lurette », dit Vermette. « Je travaillais dans un programme spécial destiné aux Premières Nations et j’ai appris des Anciens leurs enseignements. J’ai ensuite tenté d’intégrer ces concepts complexes et sacrés dans les cours destinés à de très astucieux élèves. Ce travail a fourni toute l’inspiration pour ces petits livres d’histoire. »
La traduction de Amik aime l’école a été confiée à Louise Binette, qui a plus de 180 traductions de livres pour enfants et jeunesse à son actif. « J’ai eu la chance de toujours traduire des textes qui étaient bien écrits au départ », souligne Louise Binette, « ce qui facilite grandement la tâche de tout traducteur. C’était également le cas pour Amik aime l’école, et tous les autres livres de la série, d’ailleurs. »
Elle a utilisé un lexique autochtone-anglais-français, et les Éditions des Plaines ont également consulté une spécialiste des langues autochtones.
« Amik aime l’école étant destiné à de jeunes lecteurs, le texte est simple, bien écrit et va droit au but », dit Binette. « Il a été facile pour moi de respecter le ton juste utilisé par l’auteure. J’ai dû effectuer quelques recherches pour trouver la traduction exacte de certains mots, par exemple smudging, traduit en français par ‘cérémonie de purification du matin.’ C’est d’ailleurs un bel exemple d’un texte français plus long que le texte original anglais!
« Il faut souvent composer avec une contrainte d’espace dans un livre illustré, et tenter d’être le plus concis possible sans rien omettre. »