Les Métis de Saint-Laurent en histoire et en images selon Gisèle Reynolds

L’aventure d’une fille de la ville qui visite sa cousine d’une communauté de pêcheurs de doré jaune

L’album jeunesse Le doré de Saint-Laurent est un beau petit récit ancré dans ce qui donne à ce village métis du Lac Manitoba son caractère : la pêche commerciale sur glace pour le doré, une tradition et un mode de vie aussi vieux que la province elle-même. Une aventure que raconte Lucille, une jeune fille de la grande ville qui visite sa cousine métisse Jocelyne à Saint-Laurent au Manitoba.

L’aventure de Lucille, c’est un peu celle de l’auteure et illustratrice Gisèle Reynolds. « Ça fait depuis que j’ai 13 ans que je fréquente cet endroit-là », dit Reynolds. « Mon père avait un chalet à Saint-Laurent. On regardait toujours de notre arrière-cour les gens qui allaient faire la pêche sur glace.

« Mais je suis montée en Bombardier pour la première fois lorsque j’étais dans ma cinquantaine. Et puis, wow, ça m’a ouvert les yeux! C’est ça qui m’a inspirée à raconter cette histoire-là. »

De retour au Manitoba après avoir travaillé dans les trois autres provinces de l’Ouest, la mère de deux enfants décide, suite à un accident il y a une douzaine d’années, de consacrer plus de temps à sa passion pour les arts plastiques.

« Je fais de la sculpture en papier et des peintures. J’ai un style plus comique que réaliste », explique l’artiste autodidacte originaire de Saint-Boniface. « C’est un style folklorique, qu’on appelle parfois art naïf. C’est mon style préféré. »

Reynolds a donné des ateliers scolaires à l’École Aurèle-Lemoine de Saint-Laurent. « J’amenais mon papier, ma colle, mes peintures. Pendant une heure de temps on s’amusait », dit-elle. « Les enfants sculptaient et peinturaient. Je réalisais de petits projets avec eux. Une fois, on a fait des poissons pour le festival de la pêche sur glace, le festival Manipogo. »

Gisèle Reynolds
Gisèle Reynolds

Reynolds a pris sa retraite il y a un an. Dit-elle, « J’ai rassemblé toutes ces illustrations, j’en ai fait d’autres pour remplir le cap comme on dit et j’ai écrit un texte. Et voilà! C’était devenu un petit livre. »

Malgré ses antécédents professionnels, Reynolds, née Rougeau, a choisi d’écrire le livre en français. Une édition de langue anglaise, Ice Fishing in St. Laurent, paraîtra cet automne.

« Durant ma carrière, l’anglais, ça a toujours été ma langue de travail. J’ai été journaliste à Saint-Paul-des-Métis en Alberta, au St. Paul Journal. J’écrivais uniquement en anglais. C’était du temps où les Franco-Albertains voulaient leurs propres écoles. Je parlais aux parents en français et puis je rédigeais les articles en anglais », dit Reynolds.

« Mais pour ce livre, il fallait que je l’écrive en français. C’est la langue de la région, de la communauté des Métis de Saint-Laurent. Et puis, il me semble que ça coulait mieux en français. »