Un recueil qui rétablit le rapport de force dans les discussions sur la sexualité et les relations

De ses anciens journaux intimes, O’Reilly puise une poésie franche et candide

Poète francophone Amber O’Reilly s’est replonger dans ses vieux journaux qu’elle a écrits comme adolescente, pour écrire son premier livre, un recueil de poésie.

« Les poèmes qui ressortent de là, je les retiens », dit l’auteure de Boussole franche. « Maintenant, je ne suis plus la même personne. Il y a une distance. J’avais besoin de ça pour guérir. Ces expériences m’ont vraiment formé. »

Née à Yellowknife, où ses parents ont déménagé de l’Ontario pour le travail, elle a aussi passé un bout de temps en Colombie-Britannique, à Montréal, et en Amérique latine. De Yellowknife et le Nord, dit-elle, « J’ai besoin de cette place. Il y a un rythme de vie différent là-bas, avec plus d’activités hors du professionnel. »

Mais elle a aussi un beau réseau à Winnipeg, où elle réside présentement. Avec un lancement virtuel, un projet avec la radio communautaire Envol 91 FM pour enregistrer ses poèmes, et son livre intégré à un programme d’études à l’Université de Saint-Boniface ou elle a complété son baccalauréat en arts avec une concentration en études internationales, elle est très reconnaissante, disant, « La communauté me donne tellement d’appui. »

Elle explique le titre de son livre. « La poésie est un peu la boussole de toutes mes expériences de vie, qui m’a guidée. C’est une oeuvre très franche. J’ai regardé les saisons de ma vie, quelques exemples de l’enfance, de mon adolescence, de ma vingtaine, et les lieux qui m’ont vraiment marquée. »

Dans sa poésie, elle écrit l’histoire de la rupture de couples et de son rapport avec son corps.

« Je parle beaucoup de la sexualité, des relations intimes avec des partenaires », dit O’Reilly.

Amber O’Reilly
Amber O’Reilly

« J’ai cherché à parler de ça, de ces choses qu’on n’entend pas assez. Au Manitoba, dans la francophonie, c’est souvent absent. J’encourage d’autres femmes à reprendre leur vécu et à oser en parler. La sexualité des femmes est interprétée souvent par des hommes. Ça a été une expérience de prise de pouvoir, de raconter certains aspects. On peut jamais trop en faire. Ça va normaliser l’affaire. »

L’adolescence n’est pas facile et ça prend l’exemple de d’autres, des confidences, pour que les femmes puissent apprendre et grandir. « Ces confidences nous influencent et nous habitent aussi. On apporte un peu de l’univers en nous », O’Reilly dit.

« La poésie, c’est très thérapeutique. J’écris pour moi-même. Si mes textes trouvent un écho chez d’autres, tant mieux. J’ai pris le contrôle de ma vie. Si les jeunes trouvent de l’inspiration, de la force dans ça – je ne veux pas placer d’attentes là-dessus, mais si j’y arrive, je serai très heureuse. »