Un conte jeunesse qui se déroule en Saskatchewan,avec un petit chien cosmonaute et une géologue de la NASA

D’après Martine Noël-Maw : il faut que les jeunes puissent se reconnaître dans leur littérature

Les Badlands d’Avonlea en Saskatchewan. Une petite chienne en costume de cosmonaute. Une géologue de la NASA. Voilà quelques éléments de Laïka, où es-tu?, le septième titre de Martine Noël-Maw dans la collection littérature jeunesse eSKapade des Éditions de la nouvelle plume.

La collection eSKapade est un projet visant à encourager la lecture chez les jeunes. « Il est difficile de faire lire les jeunes », dit Noël-Maw. « C’est encore plus difficile de faire lire les jeunes en français en milieu minoritaire. »

Elle poursuit : « Il n’y avait vraiment rien qui se passait ici auquel les gens pouvaient s’identifier et dont ils connaissent les noms, les lieux. Je me suis fait un point d’honneur que toutes les histoires se passeraient en Saskatchewan. C’est Regina, c’est Moose Jaw, c’est Spiritwood. Je tenais absolument à ce que les jeunes puissent se reconnaître et s’identifier. »

Ce printemps a été occupé pour Noël-Maw qui était aussi directrice générale des Éditions de la nouvelle plume de Regina. The Ghosts of Spiritwood, la traduction anglaise qu’elle a faite de son roman jeunesse, Les fantômes de Spiritwood, vient d’être publié par Shadowpaw Press de Regina.

Laïka, où es-tu? est le fruit de six ateliers de création avec 22 élèves de cinquième année de l’École Monseigneur de Laval de Regina. « J’arrive avec strictement rien », dit Noël-Maw, « sauf que l’histoire va se passer quelque part en Saskatchewan. Les jeunes proposent des personnages, avec les décors qui viennent avec ça. » Ça s’est assez rapidement dirigé vers les Badlands et le parc des prairies.

« Les jeunes peuvent écrire, ils peuvent dessiner, ils peuvent jouer », dit-elle. « Un des dessins était de Laïka en habit de cosmonaute. Laïka, c’était cette petite chienne soviétique qui avait été envoyée dans l’espace. Les Soviétiques n’avaient pas dit aux gens qu’elle mourrait soit de chaleur, ou d’arrêt cardiaque, ou de faim. Quand ça a été su qu’elle était morte, qu’ils savaient dès le départ qu’elle allait mourir, les mouvements de revendications des droits des animaux ont commencé. »

Martine Noël-Maw
Martine Noël-Maw

Monsieur Chèvre a été une victime humaine d’un genre de pratique semblable. Le charlatan qui a fait des expériences sur lui en lui greffant des pattes de chèvre. « Il y a de beaux dessins de ce bonhomme-là », dit Noël-Maw. Ces dessins-là, on les a refilés au graphiste qui en faire la page couverture.

Les décors locaux et les personnages créés par les élèves donnent des histoires qui résonnent chez les jeunes lecteurs.

« Quand on écrit, on veut que le lecteur y croit », conclut Noël-Maw. « Dans La Malchance d’Austin, le premier roman que j’ai fait pour cette collection, un petit gars de Moose Jaw se fait greffer une jambe bionique. Il lui arrive toutes sortes d’aventures pendant qu’il est à l’hôpital Shriners à Montréal. J’ai présenté ce roman partout à travers le pays. Et il y a toujours eu quelqu’un dans chaque classe qui m’a demandé s’il pouvait rencontrer Austin. Parce que pour eux, c’est vrai. »