Quand le mobile est la haine

Le premier roman de Margot Joli se déroule dans un petit village franco-manitobain des années 1960 mis à nu

L’auteure qui publie sous le nom de plume Margot Joli n’avait pas l’intention d’écrire ce genre de roman. « Ce que je voulais faire », dit-elle, « c’était d’écrire un roman sur la haine. » Mais voilà que Le fruit de la haine, le premier titre d’une trilogie de romans policiers mettant en vedette le caporal Sylvain Trudel de la GRC, est paru aux Éditions de la nouvelle plume de Regina.

« Ça faisait longtemps que l’idée mijotait », dit Joli. « J’avais pensé le développer entre pays, mais ça, c’est un peu grandiose. Alors je me suis dit, non, je vais partir de ce que je sais. Je connais ce qu’est la vie dans un petit village, surtout dans les années 1960, si une personne était ostracisée, les conséquences néfastes que ça pouvait avoir. Je l’ai vu, je l’ai connu un peu. »

L’histoire se déroule en 1968. Le petit village de Rochelle pourrait être l’un ou l’autre petit village rural francophone du Manitoba. Comme Ross, par exemple, où est née et a grandi l’auteure. « J’ai pris un peu mon village natal comme modèle, mais beaucoup est sorti de ma tête », dit Joli.

Elle voulait écrire un roman sur la haine. « J’étais pour le développer à partir du début de la situation jusqu’au meurtre. C’était plus dramatique si je commençais par le meurtre. C’est pour ça que je me suis retrouvé avec un roman policier. Sans ça je ne l’aurais pas fait. »

L’idée d’un petit village était là au départ, dit Joli, y compris la tension anglo-franco qui y figure. Le caporal Sylvain Trudel est Québécois. Il n’est pas tout à fait accepté quand il arrive au Manitoba, surtout par son subalterne anglophone.

Margot Joli
Margot Joli

Joli aime écrire. « Comme enseignante, j’ai toujours écrit lorsque j’avais des thèmes à développer. On n’arrivait pas souvent à trouver des textes écrits en français. Puis comme enseignante en immersion française, j’écrivais des textes pour les jeunes en fonction des thèmes que j’enseignais. Tu voulais qu’ils apprennent des phrases, pas seulement des expressions. »

Joli a commencé à « écrire pour écrire » après sa retraite de l’enseignement en 2010 et son déménagement à Winnipeg Beach. Pourquoi écrire en français au Manitoba? « Ça me vient plus facilement », dit-elle. « J’écris en anglais parce que j’appartiens au Lake Winnipeg Writers’ Group, mais je trouve que ça coule mieux en français. »