Des jeunes adultes québécois passent une fin de semaine ensemble. Ils vivent, ils discutent et partagent leurs opinions.
« Sans le savoir, ce sont des jeunes fermiers de la noosphère. Ils veulent changer le monde, mais ils ne savent pas comment », dit Jean Chicoine, de son nouveau livre, le fermier de la noosphère.
Le livre est écrit d’un style unique, développé par Chicoine. Il est marqué par l’absence de phrases complètes commençant avec une lettre majuscule et terminant avec un point final. Les mots sont écrits en phonétiques, pour exprimer comment parlent les Québécois, et les pauses entre les chapitres sont indiquées avec des virgules.
« J’ai commencé à massacrer ma langue au Québec il y a 30 ans. J’écrivais en phonétique. C’était un long parcours », dit Chicoine. « Mais même si tu veux jouer avec les règles, il faut rester dans la logique. »
Dans son premier livre, le narrateur est francophone au Manitoba. « J’ai traduit son accent. Je trouve tout ce jeu de langue intéressant. C’est la fluidité du texte et de la pensée. La langue est en train d’être transformée. Cela représente une façon de penser. C’est briser des barrières. »
Ce livre c’est un peu l’histoire de sa propre jeunesse au Québec, et se déroule en 1970. Chicoine dit, « J’ai condensé en fin de semaine les événements d’une époque, avec un peu d’imaginaire et la notion de la noosphère. »
« J’ai toujours voulu écrire », dit-il. « Quand j’étais jeune, je rêverais d’être astrononaute. Mais je portais des lunettes. Alors j’ai fait un autre choix, être poète. »
Chicoine s’inspire du rêve d’un de ses professeurs du secondaire, d’écrire un roman à la deuxième personne du singulier avec des phrases longues qui continueraient de couler comme un fleuve pendant deux ou trois pages avant d’arriver au point.
« J’ai toujours voulu écrire », dit-il. « Quand j’étais jeune, je rêverais d’être astrononaute. Mais je portais des lunettes. Alors j’ai fait un autre choix, être poète. »
Chicoine est arrivé au Manitoba en 1989, et il a publié son premier livre en 2007. « Au courant de ma vie, j’ai eu toute sorte de métiers. Mais pendant ce temps, j’écrivais. J’écris ce que j’ai envie d’écrire. »
Il veut écrire un cinquième livre. « Je n’ai pas d’idées de romans en tête maintenant, mais ça va me venir. Je suis très libre avec mon imaginaire. Mon père m’a dit que quand tu as une question, mets-la dans ton cerveau le soir. Laisse mijoter et les choses viennent. Il ne faut pas trop s’en faire. »