Dans cette pièce de théâtre, les jeunes peuvent voir leurs propres expériences exprimées en style bilingue

Un artiste francophone queer encourage les histoires des prairies, même si elles sont complexes et imparfaites

Le premier livre de Eric Plamondon, Inédit, est une pièce qui, à cause de la pandémie de COVID-19, n’a pas encore été présentée. En période de COVID-19, Plamondon et ses lecteurs ont la chance de rêver à comment son histoire au sujet de jeunes francophones au Manitoba pourrait se jouer à Winnipeg, et ailleurs.

« Je me suis beaucoup inspiré par des événements qui j’ai vécus », dit le comédien et artiste visuel Métis et francophone aux racines winnipegoises.

Plamondon a commencé à l’écrire il y a six ans dans un style « bilingue », c’est-à-dire en français avec un peu d’anglais à la façon dont on parle au Manitoba. C’est destiné à un public canadien bilingue.

« Je me demandais, le texte est-il encore pertinent pour les jeunes? » dit Plamondon. Mais lorsque des jeunes comédiens de 22 à 30 ans d’ailleurs firent la lecture initiale de la pièce, chacun d’eux s’y est retrouvé.

« On se voit », dit-il. « Ça m’a donné beaucoup d’encouragement. »

Plamondon, le directeur général de Artspace à Winnipeg, s’est affirmé comme gay à 28 ans. « Je ne suis pas le premier artiste francophone queer des prairies, mais il n’y en avait pas des tonnes », dit-il. « Il faut écrire et produire les histoires des prairies, que ça soit imparfait ou non – on doit créer. »

Le titre, Inédit, décrit les expériences, la situation, le style « bilingue ». Il rend aussi hommage au mouvement social et littéraire Beat des années 1950.

Eric Plamondon
Eric Plamondon

« Pour la communauté queer », dit Plamondon, « cette période de temps est bien connue, la forme poétique de monologue intérieur de Ginsberg, la musique jazz avec son propre beat. »

Plamondon partage les perspectives minoritaire queer qui incluent toute une diversité de gens. Beaucoup de gens ne peuvent pas exprimer leur point de vue, et comme dans la pièce, « Le grand moment passe souvent dans le silence. »

Ses personnages ne sont pas des caricatures. Rien n’est noir ou blanc. « Les gens veulent une certitude, mais ces gens ne sont pas unidimensionnels. C’est un peu plus complexe », dit-il.

Un des hommes de la pièce ne peut admettre qu’il peut aimer la poésie. Plamondon dit, « Dans la vingtaine, c’est un peu plus attendu qu’on traite de différentes expériences. On devrait se permettre de vivre. Nous sommes tous un peu plusieurs choses. »

Inédit n’est pas une pièce éducative, mais ça permet d’entamer un dialogue. « C’est une permission pour avoir la conversation », dit Plamondon. « Lorsqu’on ne s’arrête pas à une fausse conception de qui on est, on embrasse notre humanité. »