La série d’albums jeunesse historiques de la chanteuse Susan Aglukark partage des beaux moments de changement dans la vie de la génération de sa mère, la dernière génération traditionnelle inuite habitant le Grand Nord du Canada.
« Nos ancêtres étaient très beaux et brillants. Ils ont des belles histoires. Voici quelques exemples de ce qui en était », dit Aglukark.
Le premier conte dans la série raconte une histoire de la vie en camp vue par une jeune fille, Ukpik, et le livre incorpore des mots de sa langue Inuktitut qui sont expliqués dans un glossaire. Una Huna? Que’est-ce que c’est? est maintenant disponible en traduction française. Le titre pose la question, en Inutitut et en français, au sujet d’une fourchette, un couteau et une cuillère, vus pour la première fois.
« J’ai une connexion avec Ukpik. Moi aussi, j’ai vécu la vie de camp », dit Aglukark.
En grandissant dans le Grand Nord, Aglukark parlait sa langue et, chaque année, passait trois ou quatre mois en camps avec sa communauté, pour faire la pêche et la chasse. « On appréciait ce qu’on n’avait pas. Par exemple, on partageait nos fourchettes, nos couteaux, et nos cuilleres. Mais nos parents avaient encore moins que nous », dit-elle. « Maintenant, comme une femme plus âgée, j’apprécie ce que ma mère a vécu. »
Écrire des chansons c’est comme écrire des histoires, dit Aglukark. « J’ai écouté les histoires du passé. J’ai réalisé que notre génération ne les écoutait pas avec des “oreilles contentes.” Mais c’était leur vie et ils l’ont aimée. Ces histoires partagent des moments de changement profond. J’ai choisi ces moments pour que les enfants puissent comprendre. »
Pour Aglukark, la réconciliation c’est « corriger la narrative et réécrire les histoires de nos ancêtres du point de vue de notre génération. Quand on apprend, on change. On devient plus à l’aise avec soi. Le récit change. »
Aglukark dit, « Nos belles communautés peuvent guérir. On peut prendre charge de notre environnement. Quand on apprend les belles histoires, les choses qui auraient pu arriver, on doit les partager pour que les jeunes les aient pour faire leur propre travail. »
Écrits pour ses petites-nièces et ses petits-neveux, ses livres sont pour les enfants, mais les adultes aussi peuvent les apprécier.
« Nos ancêtres dans les communautés Inuits savaient que le changement arriverait », dit-elle. « Les effets de la colonisation ont été terribles, mais mes livres sont pour les enfants inuits, pour partager avec eux les bribes de l’histoire d’autrefois. On veut honorer leur enfance. C’était parfois beau et content et joyeux, et plusieurs ont des beaux souvenirs. On partage l’amour. »