Quand le virtuel rencontre le réel

Un nouveau roman jeunesse où la communauté profite d’un jeu vidéo

À Junk City, personne ne fait cavalier seul. Personne ne gagne ou ne perd. Si les 
producteurs font faillite, les consommateurs 
quittent et la ville meurt.

Le sixième titre de littérature jeunesse de David Baudemont, Junk City est le fruit d’une complicité entre l’auteur et 16 élèves de cinquième année de l’École canadienne-française de Saskatoon. Durant une dizaine d’ateliers, ils ont développé ensemble les idées et les personnages utilisés par l’auteur pour écrire le livre.

« L’un des buts des ateliers, c’est de les faire aimer la création littéraire », 
explique l’ancien géologue. « Mais c’est aussi une initiation à la création. C’est un processus qui est un peu plus étranger à cette génération parce qu’ils ont l’habitude à aller chercher des choses sur Internet et moins l’habitude peut-être de l’écrire eux-mêmes. »

Les élèves écrivent de petits résumés d’histoire à partir d’œuvres d’art. Ensuite, ils votent pour l’histoire qui leur plait le plus. Quand ils ont trouvé le sujet, il y a une espèce d’adhérence totale de tout le groupe à ce sujet-là qui les concerne de façon très actuelle.

Le résumé d’un jeune d’origine marocaine, inspiré d’un tableau art naïf de Maude Lewis, a été choisi. Baudemont dit, « Ce jeune a imaginé l’histoire d’un garçon qui passe beaucoup de temps sur les jeux vidéo. Son père est marin et pense que c’est une perte de temps. Un jour, ils partent ensemble en bateau et une tempête s’abat sur eux. Grâce à l’ordinateur et ses connexions de jeux vidéo, ils arrivent à avoir du secours. »

Les jeunes ont dû créer quelques nouveaux jeux vidéo pour le livre, y compris Junk City, ce jeu avec les poubelles d’une grande ville.

David Beaudemont
David Beaudemont

« On voit chez cette génération un souci très aigu de l’écologie et du problème de déchets », dit Baudemont. 
« Ça revenait comme un des soucis majeurs : comment est-ce qu’on va faire pour continuer à vivre sur cette planète avec les problèmes écologiques et de déchets majeurs. »

Qu’une poursuite solitaire comme un jeu vidéo ait un élément communautaire fut toute une révélation. « Disons que ça nous ouvre les yeux, nous cinquantenaires, soixantenaires, face à quelque chose qu’on ne comprend pas beaucoup et qui nous est presque rébarbatif », dit-il.

« Le côté communauté est absolument essentiel dans ce phénomène de jeux vidéo. Il y a une dimension presque universelle qu’on ne peut pas nier et il y a, est-ce que c’est une fausse impression ou une vraie impression de puissance qui se dégage de tout ça. »