Juste une moitié de lune, un nouveau recueil de nouvelles de Lise Gaboury-Diallo, prend son titre d’un moment dans une de ses histoires. Une personne observe par la fenêtre une moitié de lune, une image incomplète mais pourtant parfaite en soi.
« C’est un moment de poésie », dit Gaboury-Diallo, l’auteure de plusieurs recueils de nouvelles, de poésie et de théâtre. « Juste une moitié de lune, mais parfaite dans son incomplétude. »
Ce sont des histoires pleines de moments de poésie. « J’ai une sensibilité aux images, la richesse et le potentiel du style poétique », dit-elle. « Je suis très attentive à ce que le text soit visible. »
C’est de la fiction avec des bribes de réalité, un certain réalisme. À peu près 90 pour cent des personnages n’ont pas de spécificité et c’est impossible de localiser les lieux, alors l’histoire devient universelle.
Une histoire se déroule en Afrique. Une autre qui semble se passer en Ukraine d’aujourd’hui, a été écrite, bien avant que la guerre soit déclenchée, et une autre a lieu dans l’Hispanosphere (la culture et la société hispanique).
Pour s’inspirer, la francophone se souvient de son enfance à Winnipeg, du temps qu’elle a vécu en Afrique, au Sénégal et au Mali, ainsi que de ses jours en France pour son doctorat. Maintenant, elle est professeure de langues à l’Université de Saint-Boniface. « J’ai eu une vie bien pleine, avec beaucoup de bonheur », dit-elle.
Ses parents étaient ses premiers lecteurs. De fait, avec leur encouragement, quand les Éditions du Blé étaient à la recherche de nouveaux auteurs à l’occasion de leur vingt-cinquième anniversaire, elle a soumis des textes, et le résultat fut son premier livre.
L’année dernière, son père, l’architecte Étienne Gaboury, est décédé, mais avant qu’il l’ait laissée, il avait lu son nouveau recueil.
« Il me manque. Ces histoires de pertes et d’espoirs, d’espoirs et de pertes sont pour mon père qui me manque tellement », dit Gaboury-Diallo.
La moitié des histoires sont écrites à la troisième personne, et les autres sont écrites à la première personne. « Je m’amuse un peu avec les voix narratives. J’explore différentes voix, différentes formes comme le dialogue. Mais le fil conducteur c’est l’attente entre la perte et l’espoir. »
La tragédie, la guerre et la mort sont présentes dans ses nouvelles. « L’humanité souffre de nombreuses pertes et garde la flamme de l’espoir. Ça peut nous motiver à continuer », dit-elle.
« La vie est faite des hauts et des bas. L’espoir est une étoile qui peut nous guider. Je suis une optimiste. »